ARTICLE V. De la génération et de la destruction perpétuelle des corps
organisés.
La dégénération se montre d'une manière très-marquée dans certaine races
humaines, moins encore dans leurs qualités corporelles que dans les facultés de
leur esprit ; car toutes les dégradations commencent toujours par les choses les
plus délicates avant de parvenir aux parties plus grossières. L'esprit de
l'homme est bien plus sujet à se détériorer que son corps ; l'on voit même que
ce dernier gagne en matière ce que le premier perd en facultés. Aussi les hommes
les plus bruts, les corps les plus épais, ont bien moins d'intelligence et de
sensibilité que les autres. A mesure donc que l'homme s'enfonce dans la matière,
son esprit devient obtus ; il s'appesantit, il se rapproche de la classe des
brutes, il redescend vers la pure animalité. Tels sont les imbéciles. En même
temps que les corps organisés montent par degrés jusqu'à l'homme, celui-ci
retombe par nuances vers la brute, et complète ainsi le cercle des vicissitudes
de la nature.
L'homme est le nœud qui unit la Divinité à la matière, qui rattache le ciel à la
terre. Ce rayon de sagesse et d'intelligence qui brille dans ses pensées, se
réfléchit sur toute la nature. Nous sommes la chaîne de communication entre tous
les êtres, le corps intermédiaire entre Dieu et les créatures. Nous naissons
ministres et interprètes de ses volontés sur tout ce qui respire. C'est par les
mains de l'homme que la Divinité fait régner l'ordre, l'harmonie entre les
animaux et les plantes ; le sceptre de la terre nous a été confié. Ne
voyous-nous pas que nous disposons à notre gré des générations, que nous
détruisons les individus surabondans, que nous établissons un juste équilibre
entr'eux ? Il falloit pour cela que nous fussions composés de deux natures
d'esprit, pour connoître et suivre les volontés du Maître suprême des mondes, et
de matière, pour agir sur les substances matérielles.
Il y a donc deux mondes pour l'homme, le monde physique et le monde moral,
puisque nous sommes de deux substances. Nous portons le monde matériel vers
Dieu, et nous rapportons la Divinité vers le monde matériel ; nous sommes la
voie d'exaltation dans les corps et d'abaissement dans l'esprit divin. Les
matérialistes ne considèrent que la première de ces voies, les spiritualistes ne
s'attachent qu'à la seconde, d'où il suit que chacun d'eux ne connoît que la
moitié de cet univers Pour le bien connoître il faut donc réunir ces deux
branches parce que chacune d'elles réagit mutuellement sur son antagoniste.
ARTICLE V. De la génération et de la destruction perpétuelle des corps
organisés.
Les seuls caractères permanens des animaux et des plantes, sont leur génération
ou leur naissance, leur destruction ou leur mort. Prenez pour exemples, une
plante, un insecte ; toute leur vie n'est qu'une suite de changemens non
interrompus ; leur existence est même si passagère, qu'on n'a presque pas le
temps de les étudier ; à peine ont-ils paru sur la scène du monde qu'ils
engendrent et meurent. Les grands animaux, les arbres, sont de même, et quoique
leur du- [durée]
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